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Accueil » Actualités » PY Revol : “Le mot ambition demeure plus que jamais d’actualité au CO”
La saison 2022/2023 touche à sa fin. L’occasion pour notre Président Pierre-Yves Revol d’en dresser le bilan et d’évoquer celle à venir, notamment en terme d’effectif.
Quel bilan sportif faites vous de cette saison 2022/2023 ?
Il est plein de paradoxes. Nous avons autant de victoires que le Stade Français, 3ème ou l’UBB qui s’est qualifié. Mais beaucoup trop peu de points de bonus. Et puis ne l’oublions pas, une mauvaise passe qui nous a fait craindre le pire à un moment et nous a amené aux changements que vous connaissez pour nous consacrer sur le maintien. Et au final, une place de 9ème dans le ventre mou, certes devant le Champion de France ou l’ASM, mais après notre finale de l’an dernier, nous aspirions bien sûr à mieux.
Cette finale perdue a-t-elle pesé sur le comportement de l’équipe cette année ?
La saison dernière a certes un peu usé l’effectif, raccourci la préparation et on peut être tenté de trouver là une explication. D’un autre côté, nous avons failli gagner notre premier match à l’extérieur au Racing, qui nous tendait les bras à la 77ème minute. Donc est-ce une bonne explication ? Certes, Montpellier s’est aussi vite usé mais j’ai plutôt tendance à penser que nous n’avons pas joué en permanence à un niveau assez élevé et en utilisant tout notre potentiel. Une équipe comme le CO a peu de marge et se doit d’être à 100% en terme d’investissement. Cela nous permet de compenser certaines lacunes comme celles que avons eu en conquête. La saison dernière, nous avions compensé par une défense et un investissement hors normes, pas cette saison.
Vous pensez que le club pourra remédier aux lacunes que vous évoquez ?
Il en a en tout cas la ferme intention. Jeremy Davidson, dont le rôle a été important pour nous permettre de sauver notre saison, va bien sûr se concentrer sur le secteur de la touche. En bon irlandais, il ne peut se satisfaire des copies rendues à ce niveau. Avec plus de munitions, beaucoup de nos matchs auraient été différents et c’est encore vrai pour le dernier.
Aurez vous un effectif suffisant pour cela pour espérer vous qualifier ?
Notre politique consiste toujours à chercher à optimiser au mieux les moyens dont nous disposons et d’essayer d’avoir un collectif très efficace. Le supporter de Castres sait qu’il n’est ni à Toulouse ni à Paris. A priori, il n’aura pas ici une constellation de stars. Et pourtant ce public est formidable. Cette année, même dans la difficulté, il a toujours soutenu l’équipe. Et cela est à mes yeux très important et ça l’est aussi aux yeux des joueurs qui se disent : « ok ils étaient là la saison dernière pour vivre une saison exaltante mais ils étaient là tout autant derrière nous quand nous étions plus dans le dur ». Et cela renforce la solidarité et conforte les liens entre toutes les parties prenantes du club.
“Un peu moins de joueurs et plus de complémentarité dans notre effectif”
Pour revenir au recrutement, nous avons après notre finale de l’an dernier essayer de fidéliser au mieux nos joueurs et cela a été la première étape. Au final, nous avions cette année un effectif plus important mais cela ne s’est pas traduit sur le terrain que ce soit en TOP 14 ou en Coupe d’Europe. Sans doute n’était il pas assez complémentaire et peut être trop pléthorique à certains postes, je pense par exemple à la troisième ligne. Nous essayons d’améliorer ces points. Un peu moins de joueurs et plus de complémentarité. Comme depuis plus de 10 ans nous rejoignent de bons joueurs de PRO D2 en devenir, je pense à Yann Peysson, Nathanaël Hulleu, Loris Zarantanello ou Romain Macurdy, jeune 3e ligne polyvalent, international moins de 20 ans ou des joueurs plus confirmés qui doivent se relancer, c’est le cas de Pierre Popelin ou Abraham Papali’i.
« Nous sommes en passe d’aboutir avec un joueur international dans une équipe de très haut niveau »
Mais pour les encadrer, nous souhaitons aussi avoir un joueur confirmé et respecté pour son talent et son leadership. Nous avons étudié plusieurs dossiers et sommes en passe d’aboutir avec un joueur international dans une équipe de très haut niveau dont l’arrivée sera annoncée ultérieurement.
Globalement, nous aurons quelques joueurs en moins mais plusieurs joueurs ont très peu joué la saison dernière. Je pense que le potentiel, la cohésion et l’équilibre joueurs JIFF/non JIFF seront optimisés.
Le Club perd aussi des joueurs emblématiques comme Benjamin Urdapilleta cette année, bientôt Julien Dumora pas facile à remplacer ?
Julien Dumora, au-delà de la saison prochaine, restera une saison de plus jusqu’en juin 2025. Il estime être en capacité d’assumer cette échéance et je lui ai fait confiance sans hésiter une seconde. Benjamin, comme Rory Kockott avant lui, cela crée effectivement un vide. Mais d’autres joueurs vont le combler. A nous de les aider. Des joueurs comme Quentin Walcker, Adrien Seguret et d’autres sont profilés pour intégrer notre groupe de leaders et, je le pense, resteront longtemps à Castres. A l’ouverture, le club fonde aussi de gros espoirs sur Louis le Brun, en plus de Pierre Popelin.
Il faut permettre aux jeunes de s’exprimer. Voyez la trajectoire du jeune Baptiste Cope. Il deviendra aussi bientôt incontournable. Il nous est arrivé de rater l’éclosion d’un jeune talent car un entraineur n’y croyait pas. Je suis très vigilant sur ce point. Un club comme le notre ne peut se permettre ce luxe.
Quelles seront les ambitions du club la saison prochaine ?
D’abord d’exploiter au mieux tout notre potentiel. Les résultats ne viendront que si notre organisation et le travail de préparation et en continu la semaine sont suffisants. Le niveau d’exigence individuel doit être encore plus élevé. Comme d’ailleurs la culture de notre esprit de groupe. Il ne faut pas transiger avec cela si nous voulons vivre à nouveau de grands moments et nous avons parfois manqué de vigilance à cet égard dans un passé récent.
Cela dit, il ne vous a pas échappé que la concurrence s’élève chaque année et provient surtout des grandes métropoles. Nous existons dans l’élite depuis l’avènement du rugby professionnel et régulièrement depuis 15 ans, nous déjouons les pronostics. Notre palmarès sur cette période reste l’un des plus beaux même si souvent on nous prédit la chute. Alors après cette saison difficile, croyez-moi, nous ferons tout pour justifier notre réputation et déjouer les pronostics. Ce sera encore plus difficile que les années passées. Soit. Alors ce sera encore plus beau si nous y arrivons. Et croyez-moi le mot ambition demeure plus que jamais d’actualité au CO.