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Pierre-Yves Revol : « Savoir saisir l’opportunité si elle se présente »

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Publié le jeudi 03 juin 2021

Notre Président Pierre-Yves Revol nous parle de cette fin de saison excitante, et de la réception du RC Toulon ce samedi 5 juin à 21h05.

Ce match contre le RCT, c’est un huitième de finale ?

Il y ressemble mais notre sort dépendra aussi d’autres résultats donc disons que c’est presque un 8ème de finale pour nous et un vrai 8ème pour Toulon qui maitrise, lui, complètement son destin.

Beaucoup d’appréhension de le disputer contre Toulon ?

Ce qui prévaut au sein du club, c’est surtout l’envie. Envie de saisir l’opportunité de nous qualifier une nouvelle fois si elle se présente. Notre trajectoire a été si particulière et complexe cette année que nous avons presque toujours évolué avec beaucoup de pression. Après avoir flirté avec le précipice, notre équipe est désormais confrontée à un challenge de nature différente et très excitant, celui de tutoyer les sommets. Elle n’a plus rien à perdre et tout à gagner. Cela doit la libérer et lui permettre d’évoluer avec plus de confiance. Et l’envie et la confiance peuvent permettre d’améliorer la performance. Et ce sera nécessaire car nous affrontons un très gros calibre, triple champion d’Europe et favori régulier pour le titre. Un club aux moyens bien supérieurs aux nôtres et pour lequel une défaite signifierait l’échec de sa saison.

Offrir un tel match au public, même si il est très restreint, c’était inespéré il y a quelques mois ?

Le CO a souvent, dans la difficulté, trouvé des ressources pour rebondir. L’échec contre Brive a généré une réaction collective d’orgueil incroyable à Lyon la semaine suivante, sans doute notre match le plus intense. Ce n’est pas un hasard. Cela ne peut être accompli qu’avec des hommes soudés et profondément attachés à leur club. Et c’est le cas de la très grande majorité de nos joueurs. Je ne dis pas qu’ailleurs, ils ne sont pas attachés à leur club. Je dis que les nôtres ont, entre eux et avec le club, des liens très forts. Avec le public aussi et même si nous allons en retrouver un peu samedi, nos supporters vont encore nous manquer car ils participent pour beaucoup à notre dynamique surtout quand arrive l’heure des rendez-vous décisifs. Compte tenu de l’heure du match, nous aurons surtout des partenaires liés contractuellement avec le club et c’est un crève-cœur pour nos joueurs et pour l’ensemble du Castres Olympique. Ici, la proximité avec le public est déterminante. Je crois que nous sommes le dernier club avec le public sur la pelouse à la fin des matchs. Ok, le rugby est professionnel mais dans ce domaine comme dans d’autres nous cherchons à rester différent.

C’est vrai que la veille des matchs, vous partagez une bière avec les joueurs à l’occasion d’une petite causerie ?

Oui, c’est une tradition. Peut-être qu’elle fera bondir les nutritionnistes, mais c’est ainsi. Je crois que ça ne déplait pas non plus à notre coach. On peut faire les choses sérieusement mais en cultivant aussi l’échange, ses différences et une forme de convivialité.

Pierre-Henry Broncan s’est visiblement adapté très vite au CO ?

J’ai vite vu lors de notre premier échange à Bath qu’il était profilé pour nous. Mais son intégration comme son niveau résulte de toutes ses expériences passées. C‘est un passionné qui s’est remis en cause, a été curieux, s’est forgé des expériences et qui n’attendait que la bonne opportunité pour s’affirmer en tant que leader. Sa force de travail et son expertise sont impressionnantes et c’est vrai qu’il correspond à l’image du club, comme c’était le cas de Mauricio Reggiardo d’ailleurs. Il est toujours en action, agit beaucoup, connait notre secteur merveilleusement bien mais ne se perd pas dans des artifices de communication ou dans la culture de son image. Et autour de lui, le staff du CO est guidé par la même passion et le même sens du détail. Et croyez-moi, il est conscient de nos imperfections notamment dans le domaine de la discipline dur le terrain !

Par rapport aux années précédentes, qu’est-ce qui vous étonne le plus cette saison ?

Peut être que notre saison va s’arrêter samedi mais sur le plan de la cohésion humaine,  ce groupe est peut-être le plus équilibré et le plus soudé de cette dernière décennie. Les joueurs aguerris sont encore au top, je pense à Julien Dumora, Geoffrey Palis, Thomas Combezou, Rory Kockott, ou Benjamin Urdapilleta qui réalise peut être sa meilleure saison au CO, sans parler d’Anthony Jelonch, d’Antoine Tichit, Loïc Jacquet, Mathieu Babillot, Wilfrid Houkpatin ou d’autres. Les plus jeunes poussent fort et régénèrent l’équipe : Baptiste Delaporte, Gaëtan Barlot, Florent Vanverberghe par exemple et les étrangers ont une soif de contribution et me semble remarquablement intégrés. Cela ne fait pas tout et d’autres facteurs bien sur contribuent au succès, mais c’est important. Sans cette grosse solidarité, un club comme le notre ne peut rivaliser avec les meilleurs.

N’oubliez pas que notre club a été le premier, et à l’unanimité, à adopter une baisse des salaires pour cette saison en raison de la crise sanitaire. C‘est un signe qui ne trompe pas. N’oubliez pas que nous avons le 11ème budget du TOP 14 et que pour lutter, nous devons rester dans le choix des hommes comme dans leur gestion, très performants. Maintenant, il nous reste 80 minutes pour tenter de faire de notre saison une réussite et la prolonger. Et si tel n’est pas le cas, nous repartirons avec la même ambition de lutter avec les meilleurs la saison prochaine.